Plus de 150 cadres médicaux et paramédicaux et représentants de la société civile ont participé à ce colloque à travers des conférences, des exposés et des débats riches et féconds.
Selon les données de l’INS, la proportion des seniors, qui était d’environ de 11,7 % en 2014, atteindra 20,9% en 2034; d’où la nécessité de répondre aux demandes croissantes de cette catégorie de citoyens surtout en matière de services sanitaires, économiques et sociaux. En outre, il faudrait faire face aux multiples répercussions du phénomène du vieillissement de la population afin de développer une réflexion sur l’avenir des seniors, notamment en ce qui concerne leur bien-être physique et moral, visant à leur garantir une retraite active épanouie et équilibrée, et à mettre en œuvre des programmes socio-culturels.
Tous ces points et bien d’autres ont été évoqués, récemment, à l’occasion de la 4e Rencontre de gériatrie de Kairouan, organisée par l’Association de protection des personnes âgées.
Plus de 150 cadres médicaux et paramédicaux et représentants de la société civile ont participé à ce colloque à travers des conférences, des exposés et des débats riches et féconds.
Les infections urinaires chez le sujet âgé
Parmi les conférences qui on été beaucoup appréciées et débattues lors de ce colloque, on peut évoquer celle du Pr Fatma Ben Fredj Ismaïl (Hôpital Sahloul Sousse) qui a synthétisé les dernières recommandations relatives aux infections urinaires chez le sujet âgé, lesquelles infections présentent de nombreuses particularités épidémiologiques et cliniques. Elles sont fréquentes, graves et insidieuses. Après 80 ans, plus de 30% des femmes et 20% des hommes en souffrent. Mme Ben Fredj rappelle dans ce contexte que chez les femmes âgées, on observe une fréquence importante de la bactériurie asymptotique, et d’ajouter : «En gériatrie, les symptômes sont polymorphes et les signes fonctionnels, dont l’incontinence récente, la somnolence, la perte d’autonomie et l’apparition d’une désorientation, qui peuvent être considérés comme des symptômes d’infection . Donc, au moindre doute, la pratique d’une bandelette urinaire à la recherche de mitripes et de leurs axcytes permet de justifier une uroculture. La récidive ou la sévérité de l’infection doit chercher des facteurs favorisant la prolifération bactérienne».
La conférencière a précisé, ensuite, que l’infection ne justifie pas systématiquement un recours aux antibiotiques, puisqu’il existe d’autres traitements, dont une bonne hydratation, une vidange vésicale régulière et des protections adaptées et personnalisées. «En effet, les grandes études épidémiologiques réalisées depuis 20 ans ont montré qu’une bactériurie asymptomatique n’entraîne pas de symptômes. Un traitement antibiotique ne doit pas être prescrit sans un contrôle cytobactériologique des urines. La cystite du vieillard nécessite un traitement plus long que chez le jeune. La pyélonéphrite est grave et nécessite de préférence une bithérapie. Bien que très efficaces, les aminoglycosides doivent être prescrits avec la plus grande prudence. Des traitements adjuvants réduisent le risque de récidives. « La prévention passe entre autres par la restriction des indications du sondage urinaire …», conclut le Pr Ben Frej.